samedi 28 avril 2018

Mardi 24 avril 


Aven du Godet ( Lavilledieu )

( Judi, Anne-Marie, Pat )

     Visite surprise hier de Judi à la maison qui nous signale qu'il vient d'explorer une petite cavité sur la ZA de Lavilledieu. Il a été averti par l'entreprise Agier chargée de l'agrandissement d'un parking. Comme c'est à deux pas de Lussas, nous nous y rendons en fin de journée pour jeter un coup d'oeil et lever la topo.
     L'énorme godet de la pelle mécanique est encore posé sur l'entrée qu'il a décapitée et il faut se glisser entre ses grosses dents pour pouvoir descendre.

"Club sérieux et dynamique cherche à échanger massette-burin contre matériel plus efficace..."

Une plaquette d'amarrage rassurante...
J'ai l'impression de descendre sur du fil dentaire...

     Un puits de 9 m plein vide nous dépose sur un cône d'éboulis au fond d'une petite salle au plafond concrétionné.

Le P9.
  
     Les orages récents ont bien humidifié la cavité et un petit pissoulet en provenance d'une lucarne vient éclabousser le coin de la salle.



On aperçoit au centre la petite lucarne d'où provient un petit filet d'eau.

     Un coup de phare permet de deviner un départ à mi- hauteur auquel on peut accéder par une vire boueuse. Malheureusement la petite salle concrétionnée que l'on atteint est, elle aussi, bouchée de tous côtés.




    Malgré notre demande, difficile de savoir si la cavité sera irrémédiablement rebouchée ou conservera, à terme, une entrée accessible. 

                                                                     Anne-Marie & Pat
     

mardi 24 avril 2018


Dimanche 22 avril


Perte du Sacré coeur 

( Thierry, Anne-Marie, Pat )

     Mardi dernier, un appétissant mail de Thierry me fait part de ses dernières trouvailles sur le plateau de St Alban :

     " En parcourant le fond de la combe, je repère un petit thalweg, témoin de crue marquée qui vient buter sur une petite falaise ; une partie paraît même être bâtie pour drainage... Pourtant au niveau de la fin de ce petit thalweg, pas la moindre fissure pénétrable ! J'entreprends aussitôt une investigation plus poussée et trouve une sympathique entrée cachée un peu plus loin.       Un R4 bien glissant donne dans une 1ère diaclase bouchée au bout de 10 m, mais en revenant sous le ressaut un départ latéral me mène au coeur de la perte dans une belle diaclase où les remplissages et les marques de crue ne laissent aucun doute quant au caractère actif du trou ! Bilan : 70 m parcourus, arrêt sur une double étroiture à l'aval qui laisse voir du volume et entendre une sympathique résonnance avec en plus du zef aspirant. Si la 1ère a été vite désobée, la seconde s'avère plus récalcitrante car on ne peut taper avec un burin. J'y reviens demain ! "

   Le lendemain nouveau mail :

Bon j'ai réussi à franchir cette ... d'étroiture mais 1,5 m plus loin une grosse colonne barre le passage !!!  Je vois derrière sur 10 m ( 0,8 x 4 ) avec le zef et une ... de résonance ! "

     C'est donc bien motivé mais les vertèbres encore un peu grippées que je le rejoins ce week-end sur l'habituel parking de Vogué. Anne-Marie décide de nous accompagner juste pour la matinée ( la suite lui fit rapidement changer d'avis... )



Au pied du R4 le départ de la diaclase des Bienheureux.

Notez les traces de mise en charge.



Le bas de la diaclase.


Le début des boyaux 


On progresse dans des conduits dont le remplissage forme de petites montagnes russes. 






     Le ressaut de 4 m, la diaclase et les boyaux franchis, nous nous retrouvons à pied d'oeuvre devant cette coulée de calcite qui obstrue le boyau. Derrière, on entrevoit effectivement un méandre qui résonne bien. Après une première intervention, le coeur de la colonne est toujours en place : un sacré coeur ! Il nous faudra encore longuement manier massette et burin pour réussir à ouvrir totalement le passage. Même élargi ce dernier se révèle assez sélectif. Le méandre qui suit est assez haut et bien rasqueux, mais ça continue et le courant d'air est bien présent.















Dans le Méandre des Pénitents.
      Pendant que Thierry continue d'élargir l'étroiture, nous nous engageons dans ce méandre rectiligne, cassant ça et là quelques protubérances pour pouvoir avancer... Après la diaclase des Bienheureux, ce sera le méandre des Pénitents... Nous butons au bout de 25 m sur une grosse coulée qui bouche la totalité du conduit sauf tout en haut où un trou gros comme le poing laisse deviner la suite. Mais en s'allongeant au raz du sol nous découvrons sous la coulée une chatière dans la boue. Je m'y engage sans grand espoir en forçant et soupirant comme un boeuf et réussis, à ma grande surprise, à passer de l'autre côté...


Passage du Soupir-Aïe ( chatière sélective... )

     Derrière, nous retrouvons le méandre qui stoppe dix mètres plus loin sur un petit ressaut dont le départ est malencontreusement bouché par une grosse colonne. Sans burin, je vais avoir du mal à la déchausser. Bien refroidis par le courant d'air, décision est prise de remonter en surface pour se restaurer, se réchauffer au soleil et revenir mieux armés. Au retour, pendant qu'Anne-Marie finit de fouiller un amont, nous explorons un second amont qui se révélera être un aval ! Arrêt sur étroiture ponctuelle à élargir avec fort courant d'air là aussi ...


La colonne avant l'assaut.
     Pour l'après-midi nous nous séparons : Thierry effectue en solo la topo de la zone d'entrée jusqu'à la première étroiture et finit d'explorer un petit sup. sans continuation pendant que je file avec Anne-Marie régler le compte de notre colonne. Une fois le haut séparé de la paroi, j'arrive à la faire basculer vers moi mais le bas enterré par les sédiments est vraiment plus gros que prévu et une fois à plat elle bouche tout le puits et est bien trop lourde pour être déplacée...


La bête est à terre mais qu'est-ce qu'on en fait maintenant ?

     Finalement on réussit, à grands coups de massette, à la briser en deux et à en repousser la moitié avec les pieds dans le méandre où elle se coince...  En dégageant les sédiments nous aurons juste la place pour descendre et nous faufiler dessous.
     On se retrouve à quatre pattes dans un boyau toujours aussi fraîchement ventilé dont l'extrémité est encore une fois rétrécie par la calcite. Nouvelle séance de martelage et je passe de justesse pour me retrouver les pieds dans le vide au dessus d'un méandre étroit, profond de 7 m. 



La lucarne à la fin du boyau qui débouche directement sur le méandre.
    Sans corde impossible d'aller jeter un oeil au fond d'autant que par endroit les parois sont bien resserrées. Un coup de phare vers le bas laisse entrevoir un amont impénétrable; par contre on devine vers l'aval un départ plus prometteur...


L'aval du méandre terminal en bas duquel on entrevoit une suite possible ...
  
   Nous faisons demi-tour en levant la topo jusqu'au dernier point aval de Thierry. Les relevés cumulés donnent un développement ( durement acquis ) de 146 m mais pour l'instant le fond est exclusivement réservé aux profils de limande...

                                                                                              Thierry & Pat 

lundi 16 avril 2018


Dimanche 15 avril 


Grotte des Deux Avens ( Vallon Pont d'Arc )

Participants :

 Arnaud Judi, Zoélie et Tao, Helck Rémy et Elisa, Suau Carine et Vermorel Hélios ( Bidon ), Marcon Stéphane ( Vallon ), Gérault Pierre et Ellaïs ( Orgnac).


     Après la sortie du 25 février organisée à la Grotte de St Marcel, nous proposons aux plus jeunes spéléos du département, la visite de la Grotte des 2 Avens de Vallon Pont d’Arc. Le RDV est donné à 10h30 ( on est quand même en vacances ) sous un soleil radieux que nous apprécions tous après plusieurs journées de pluie.


 Une fois l’entrée atteinte, nous nous équipons pour descendre le P10 ( en autonomie pour tout le monde ).



      En bas, la troupe traverse « religieusement » la galerie où quelques chauves-souris sont encore en hivernage pour rejoindre le terminus de celle-ci afin de se restaurer. Pendant ce temps Judi déséquipe le puits d’entrée et équipe le P19 pour la remontée. Une fois le pique-nique avalé, et avec le plein d’énergie ( de vraies piles électriques ces jeunes ) s'en suit un parcours d’étroitures où même Rémy s’essayera avec succès.




     Le retour à la base du P19 n’est qu’une formalité. Quelques rapides explications à la base du puits, mais les jeunes sont pressés d’en découdre avec cette verticale ( à moins que ce ne soit l'attrait du soleil à l’extérieur ). Tous remontent le P19 plein vide aux bloqueurs sans rechigner.



     Et voilà une bien belle journée de spéléo…



lundi 9 avril 2018

Dimanche 8 avril


Grande Perte du Ranc du Boeuf

( Guillaume, Thierry, Pat )

     Lors de notre balade sur le plateau de St Alban il y a 15 jours, Thierry nous avait amenés voir cette grosse perte qu'il connaissait de longue date. Nous avions constaté qu'elle n'était plus totalement bouchée et qu'un petit puits perforait le centre de l'entonnoir terreux. Au fond, nous avions même cru apercevoir la roche mère et le départ d'un méandre...





L'état des lieux il y a 15 jours.


     C'est donc munis d'une pelle et d'une pioche que nous y retournons aujourdhui. Première constatation, ce n'est pas qu'un remplissage de terre mais une trémie avec de gros blocs. Une fois la terre dégagée, nous tombons sur un premier rocher "maousse costaud" de 300 kg qui nous nargue et bloque le passage. Nous ne possédons qu'un burin et une massette... Mais comme au bout du manche il y a Guillaume, le bloc fait déjà moins le malin. 








Obélix sculptant son menhir...

     Au bout d'une heure, la dalle attaquée de toutes parts, a diminué de volume ( et de poids ) et nous parvenons enfin à l'extraire. Evidemment cette traîtresse cachait sous elle un autre mastard-bloc qui a la mauvaise idée de débarouler tout en bas et de se coincer. Deux pédales dyneema aident à le sangler et nous arrivons, non sans mal, à le déloger et le sortir.


     Nous pouvons enfin descendre au fond et remplir nos seaux mais la suite est sous la trémie et, là encore, une grosse lame nous empêche d'avancer... Nouvelle séance de burinage, sanglage et extraction pour accéder à une micro niche sous la trémie.
     La suite est bien là mais la roche mère et le méandre espérés ne sont pas au rendez-vous. La continuation est totalement obstruée par l'argile et les cailloux...





     Après 6 heures de percussions et d'haltérophilie, nous ressortons de notre perte bien cramés et plutôt déconfits.
    De retour à la voiture, nous nous délestons de tout notre attirail et repartons prospecter le lapiaz environnant sous le soleil enfin revenu.  




                                                                                                                                                   Pat

mercredi 4 avril 2018

Lundi 2 avril


Cave Park  
Perte du Père Siffleur

( Thierry, Pat )

     Repérée lors de nos périgrinations sur le secteur, nous revenons visiter cette grotte qui nous avait intrigués.
     Un renfoncement de la route permet de garer la voiture à cinq mètres de la petite entrée masquée par les bosquets.




         Renseignements pris, il s'agit de "Cave Park", une grotte explorée par Belu ( P. Serret ) et E. Gelineau en 2008.
     Le trou est toujours équipé en fixe mais la corde verdâtre à l'entrée nous incite à la prudence et nous rééquipons entièrement. Le boyau d'entrée incliné donne sur un P13 coupé par un gros palier.

Le boyau incliné d'entrée.
Le P13.

     Nous descendons directement au fond qui queute sur un soutirage étroit. A l'opposé, Thierry s'engage dans un boyau désobstrué qui donne sur une petite salle concrétionnée et colmatée; c'est un amont provenant probablement de l'autre côté de la route.

Départ du petit réseau amont au bas du P13.
     Nous rejoignons le palier et équipons le toboggan boueux qui le prolonge. Un petit puits nous dépose dans la "Grande galerie d'argile".

      
     Le volume s'agrandit, il y a même quelques endroits concrétionnés, mais le sol percé de multiples soutirages est lui bien glaiseux.

Les passages bien décorés de la grande Galerie.

     Au bout de la galerie, on bute sur une grande coulée stalagmitique qu'il faut escalader.

La remontée de la coulée .
     Elle se poursuit par un ramping dans un laminoir au sol calcité qui débouche sur un large méandre. Ce dernier se termine par un P3 dont le mousqueton d'équipement a vraiment un salle tête.


Zicral en équipement fixe : No Good !

     En bas, une gamate annonce un ancien chantier de désobstruction : c'est un soutirage étroit où l'eau se perd en crue. Nous sommes au fond de la cavité à - 25 et la suite semble bien aléatoire comme l'attestent les traces de mise en charge.


      Nous quittons le fond avec plaisir car il y a un peu de CO2. Sur le chemin du retour, après la visite d'un petit départ en hauteur équipé en fixe qui retombe dans la grande galerie, nous empruntons en bas du toboggan une grande main courante qui mène à la Salle Ronde.

L'escalade en fixe dans le méandre.
Le méandre vu d'en haut. 
Au sud, une chatière agrandie s'ouvre sur un petit réseau ramifié sans suite.


    Au nord, un joli méandre laisse espérer une belle suite mais au bout d'une vingtaine de mètres le plafond s'abaisse inexorablement, les parois se resserrent et c'est impénétrable.



     Il est à noter que même si nous n'avons rencontré aucun écoulement, la cavité peut se noyer partiellement comme ce fut le cas en 2008 où une mise en charge d'une quinzaine de mètres avait pu être observée.

    Une fois dehors,  pique-nique puis rapide et décevante incursion à la grotte de la Borne qui s'ouvre à une soixante de mètres de l'autre côté de la route. C'est un simple P3 totalement colmaté !

L'entrée de la grotte de la Borne.


     Nous repartons ensuite à une encablure de là pour la Perte du Père Siffleur. Nous y poursuivons la désobstruction entamée la semaine dernière. Nous nous relayons pour sortir en marche arrière les déblais de terre et de blocs qui encombrent le sol en creux du laminoir. Nous arrivons à avancer jusqu'au premier virage, mais là une banquette de roche mère me bloque au niveau de l'épaule et c'est bien dommage car derrière ça à l'air de s'élargir... Mais il faudra revenir avec des moyens percutants pour pulvériser cette foutue protubérance. J'enrage de ne pas arriver à voir la suite... Je ressort chercher une longue branche de 3 mètres au bout de laquelle je fixe mon appareil à l'aide de mes élastiques de bottes, avec le retardateur et le flash je vais enfin savoir... 
    Sur la photo la suite toute noire a l'air gigantesque... mais l'araignée au plafond donne l'échelle et je suis bien obligé de reconnaître que je me suis un peu emballé...

Super on a avancé de deux mètres !
Mais même en marche arrière ça coince...

La suite... immense
                                                                                 
 Thierry & Pat